Fin de l'été 2020, nous avons reçu un magnifique cadeau : une ruche. Tout était à découvrir pour nous, car ni mon compagnon ni moi n’avions auparavant approché une ruche ni de près ni de loin. Nous sommes donc partis nous former auprès d’apiculteurs chevronnés de la région. Ma première surprise fut d’apprendre que l’apiculteur récolte la totalité du miel pour ensuite nourrir les abeilles avec un sirop de sucre. Connaissant les dégâts du sucre sur ma propre santé, je les questionnai sur le bien-fondé de cette pratique. Une des réponses les plus farfelues a été que le sucre est meilleur pour les abeilles que leur propre miel ! Un autre argument plus plausible est la trop grande distance entre les réserves de miel et la grappe d’abeilles ce qui fait qu’elles meurent de faim malgré la réserve de miel. Pendant l’hiver, pour garder une bonne température, les abeilles forment une grappe. En déposant le sucre juste au-dessus de la grappe, on diminue leur dépense énergétique. Ne connaissant rien d'autre, nous avons suivi cette méthode tout en recherchant une autre manière de faire, en congruence avec nos valeurs de partage et de respect. Nous avons rencontré des personnes passionnantes qui pratiquent une apiculture naturelle. C'est grâce à elles que nous avons découvert ce livre.
" Chaque parcelle de terre habitée raconte l'équilibre entre tous les êtres qui y vivent et leurs dimensions multiples. Cette histoire est écrite comme un code, un résumé de l'harmonie (ou de la dysharmonie) que porte le sol ... Vous, êtres humains, contribuez à ce code en développant l'être supérieur en vous. La communauté des êtres vivants, présents sur le terroir est influencée par les tonalités émotionnelles que vous émettez. Ces chants puissants peuvent tantôt favoriser, tantôt entraver le développement et l'expression de l'ensemble des êtres présents. Des humains qui dégagent une énergie fortement négative peuvent disloquer l'harmonie élaborée entre les êtres sur de longues périodes et réduire la terre à un état de chaos et de stagnation. La progression est alors interrompue. Les conséquences de l’activité humaine peuvent paraître insignifiantes en elle-même, mais par leurs effets sur les autres êtres présents, elles peuvent bloquer, dévier ou accélérer l'évolution commune."
Comme vous pouvez le voir, ce livre ne s’adresse pas seulement aux apiculteurs. La parole des abeilles transforme de façon radicale notre anthropocentrisme. Se croire les seuls êtres capables de réfléchir et penser que nous allons résoudre tous les problèmes que nous avons, pour la plupart, nous-mêmes engendrés par ignorance et orgueil, c’est non seulement très fatigant, mais aussi très appauvrissant pour notre propre conscience. Étant au service de la Vie, les abeilles comprennent parfaitement l’interconnexion du monde. Ne se connectant pas à des informations filtrées par des conflits d’intérêts, mais à la Source des origines, les abeilles nous parlent de l'importance du sol et non du climat. Nous pensions faire mieux que ce que la Nature a prévu, elles nous rappellent cette perfection dont nous doutons tellement. Écoutons leurs sages propos :
" Certaines colonies, si on laisse libre cours à leur développement naturel, sont capables d'éradiquer les maladies qui affectent leur ruche. Le secret de la guérison réside dans les pharmacopées de nos senteurs. Nous avons notre propre médecine… Les senteurs médicinales nous renforcent, la lumière nous régénère. C'est pourquoi il est si important que vous n'interveniez pas ! "
Ne pas intervenir dans leurs colonies ne signifie pas pour autant ne rien faire. C’est dans la préservation de l'environnement qu’elles nous demandent d’agir urgemment ! Beaucoup d'études scientifiques ont lieu sur les abeilles. Même si celles-ci sont également très intéressantes, la plupart d’entre elles se limitent à l’observation qui de plus est parfois faite en laboratoire. L’expérience (peut-être trouver un synonyme car ici juste après le mot laboratoire on pense d’abord à une expérience … en laboratoire justement ) L’approche de Jacqueline Freeman nous fait prendre conscience qu’en ouvrant tout simplement nos antennes et notre cœur à l’autre, qu’il soit une abeille, un arbre, ou un humain, cet autre se révélera, un vrai dialogue s’installera. Les réponses, comme la réponse des abeilles sur le rôle des mâles au sein de la colonie, diffèrent complètement de tout ce que j’ai pu lire ou entendre auparavant sur ce sujet. Cela ne demande ni matériel sophistiqué,(retirer la virgule) ni subvention, juste de l’écoute. Quant à la véracité des réponses, personnellement, je les sens tellement justes en résonnance avec l'espace sacré qui nous habite tous, que je n'ai plus de doute. Cependant, le plus important est que ces réponses nous transforment, comme en témoignent de très nombreux lecteurs et Jacqueline Freeman elle-même : " Je suis sûre d'une chose : je suis devenue une meilleure amie des abeilles grâce à ce qu'elles m'ont appris"
"La nature ne vise pas seulement l'évolution de tous les êtres considérés séparément, mais un "co-devenir" où chaque être participe au développement des autres. Il en va ainsi des abeilles et de l'humanité. Les humains peuvent bien "élever " des abeilles, mais notre royaume désire ardemment entonner avec vous le chant de notre conscience partagée. Oui, nous nous languissons dans l'attente du temps où nous prendrons soin les uns des autres. "
Prendre soin de soi, des autres, chanter, écouter l'harmonie d'un son, se retrouver et se soutenir les uns les autres sont les valeurs que nous partageons à Almapola.
Et vous, le message des vous inspire également ?
D'autres articles peuvent vous interesser
En savoir plusNewsletters automne 21 Fructifier son potentiel
Les pommes, les poires, bientôt les châtaignes et les noisettes sont ou seront là, à proximité, suspendues à leurs branches en attente d’un regard, d’une main pour les accueillir avant leur chute.Tout le monde du vivant les a vus, les savourent hormis nous les humains, trop habitués à regarder ailleurs, à acheter la nourriture, plutôt que de simplement la recevoir avec grâce en ouvrant nos sens sur cette création merveilleuse qui nous environne. Le mot fruit est devenu un synonyme de récompense, bénéfice, résultat. Le mot « fructifier » qui vient du mot fruit, fait plus allusion aujourd’hui à un capital placé en banque qu’à un verger fructueux.
LireNewsletter Hiver 2022 Accepter la mort symbolique de l’hiver, c’est accepter le cadeau d’une future renaissance.
Nous étions, en cette froide journée d'automne, tout emmitouflés dans nos gros pulls, discutant à la terrasse des Quatre Sources à Yvoir. Mon regard était captivé par une petite fille qui courrait pieds nus sur les graviers. Aussi à l’aise que je l’aurais été sur de la moquette, elle allait et venait dans sa petite robe d’été, esquissant quelques sauts de joie. Est-ce la joie, l’innocence ou l’enthousiasme qui lui réchauffe le corps ? Cette petite fille de quatre ans a des parents, des grands-parents qui font confiance en sa capacité à sentir et à prendre soin d’elle. Le choix de laisser les enfants s’habiller à leur guise est un sujet que je partage parfois avec des parents. La plupart me racontent qu’effectivement leurs enfants enlèvent rapidement une couche, si pas deux et qu’ils deviennent très vite autonomes et responsables. Cependant, tous me disent que les réactions virulentes d’autres parents, ou des enseignants sont parfois difficiles à gérer. Peu de tolérance à voir ces enfants si peu vêtus, ce n’est pas nouveau …
LireNewsletter été 2022 La spontanéité une ressource, une force
Il y a une fleur qui nous fait signe parmi ces champs trop ordonnés. Ces coquelicots éphémères et épars, m’inspirent la spontanéité. Cette disposition à la création et à la vie, même enfouie au plus profond de nous-même, peut ressurgir dans toute sa beauté à tout moment quand nous laissons place au vivant.
Lire