Chaque été, je profite de cette pause estivale pour découvrir ces plantes dites « sauvages ». Reléguées à l’appellation de mauvaises herbes, arrachées, tondues, « glysophatées », elles réussissent pourtant à survivre, à s’implanter dans les failles de nos cités bétonnées, à envahir les friches de nos campagnes, à enjoliver les lisières de nos bois.
Dans cet espace-temps si particulier que nous avons vécu cette année, j’ai lu des livres, regardé des vidéos, installé deux applications afin d'élargir mes connaissances sur le plantes sauvages. Il aurait pu y avoir aussi une transmission plus directe par des connaisseurs et connaisseuses, cependant dans mon entourage proche et restreint par le confinement, il n’y en a pas eu. Je suis partie seule dans cette aventure.
Comme pour beaucoup d’entre nous, il suffit que je pense à cueillir des plantes sauvages, que le mot danger me vienne aussitôt à l’esprit ! Et que me reviennent en mémoire toutes les infos lues ou entendues de personnes décédées après avoir ingéré des plantes sauvages. C’est donc avec prudence que j’ai effectué beaucoup d’aller-retour entre les livres, les vidéos et les plantes. J’ai testé diverses applications avec les plantes que je connaissais déjà pour constater que c’était aussi peu fiable que les applications météorologiques. Je les ai donc utilisées en dernier lieu pour une ultime confirmation. Un de mes objectifs de cet été était de trouver de la reine-des-prés ; pour la poésie de son nom, pour son action drainante et anti-rhumatismale ainsi que la réputation de son délicieux parfum. Je l’ai tout d’abord confondue avec la valériane, pour ensuite la repérer un peu plus loin à la lisière de la forêt dans un endroit cher à mon coeur. Au pied d’un arbre extraordinaire où j’aime aller méditer et pratiquer le Qi-Gong, flottait un ensemble de petites fleurs vaporeuses couleur écrue exhalant un délicieux parfum! J’ai senti mon coeur tressaillir ainsi qu’un sentiment de confiance absolue « C’est elle » ! J’ai goûté sa délicieuse saveur dans ma tisane du soir et je vous le confirme, fraîche, c’est un vrai délice qui n’a rien à voir avec « le foin » acheté en herboristerie l’année dernière ! La plupart des plantes vendues ont perdu leurs arômes et leurs principes actifs car beaucoup d’entre elles sont conservées beaucoup trop longtemps, ce qui est le cas de la reine-des-prés.
Je l’avais certainement croisée un nombre incalculable de fois sans la voir et le plus drôle de l’histoire c'est qu'elle était déjà présente dans mon propre jardin ! Elle faisait partie d’un ensemble de plantes vivaces dont je ne me rappelais plus le nom. Je me répète souvent cette phrase d’Amma « Tout est en vous » et cet été j’ai complété par : Et tout est déjà dans ton jardin !
Cette expérience a provoqué en moi un chamboulement intérieur, car elle a modifié profondément la façon dont je me relie au monde et renouvelle ma confiance dans la vie, ce qui est bien utile c’est temps-ci !
Cette expérience enrichit aussi de nombreuses pistes de réflexions, à développer bien sûr, mais que je vous partage déjà :
- Celles déjà ouvertes par Arno Stern concernant nos capacités innées et nos manières d’apprendre et de mémoriser des données et leurs utilisations : soit elles ne font aucun sens dans nos vies et ne font qu’encombrer notre spontanéité et notre capacité de réfléchir et agir avec intelligence, soit elles font sens et sont automatiquement mises au profit de la vie et nous donne au contraire d’une lourdeur, une sensation de légèreté et de connexion à cette "intelligence supérieure"…C’est peut-être ça le fameux « Eurêka d’Archimède ?
- La large thématique ouverte par la pratique vibratoire du Son et des Mantra : « Au commencement était le verbe, … ». C’est parce que je peux te nommer que je reconnais ton existence. C’est au moment ou j’ai pu la nommée « C’est elle, la reine-des-prés », que je l’ai reconnue sans hésitation partout où je la croisais y compris dans mon propre jardin.
- L’illusion de séparation et la vision dualiste du monde. Pour rester dans la thématiques de cette lettre ; la ville et la campagne, les bonnes et mauvaises herbes,.… Nous avons beau bétonné nos routes, nos villes, à chaque petite interstice réapparait la Vie sous la forme d’une plante « sauvage ».
- La peur de manque: la Nature nous enseigne l'abondance et pleins de nouvelles manières de concevoir notre "sur"vie. A ce propos, je viens de commencer « Ce que les plantes ont à nous dire », le dernier livre de François Couplan qui explore ces thématiques avec toute la richesse de ses nombreuses années d’expérience.
En guise de conclusion de cette newsletter automnale, il est bon de se rappeler, plutôt que de nous laisser surprendre et tétaniser par la défaillance de nos systèmes actuelles : Face à la force de la Nature, tout système artificiel, que ce soit une construction en béton armé, un satellite, ou un système bancaire, est fragile, car il ne peut pas de façon autonome, contrairement à l’intelligence vivante, retrouver un équilibre et surtout se régénérer. Tout système artificiel, et donc l’intelligence artificielle aussi, demande une énergie colossale pour être maintenu en fonction car il se détériore de minute en minute, ne faisant pas partie de ce merveilleux mystère de la Vie. C’est bon également de se remémorer que nous faisons entièrement partie de ce mystère de la Vie ! Malgré que le fait que nous avons rendu la vie sur cette planète si artificiellement compliquée, nous pouvons nous régénérer par nos choix quotidiens et vivre pleinement les défis auxquels nous faisons face. Pour ne citer que lui, notre système immunitaire se régénère par une nourriture saine et par des pratiques qui nous aident à retrouver un équilibre.
Voici celles proposées à Almapola.
Pour cette rentrée, j’ai la joie de vous annoncer un nouvel atelier animé par Isabelle Versé « Chant pour la Terre » une vrai moment de bonheur réunissant enfants et adultes le mardi de 18H30 à 19H30.
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